الاثنين، 18 يناير 2010

les modelistes du liban: creation et culture


:L'impact de l'histoire sur les modes vestimentaires



La Mode a toujours fait partie et témoigné de l’évolution de la société. Homme, femme, enfant, tout le monde s’est toujours senti concerné par les tendances du moment, quel que soit le style. Entre la mode au moyen âge, la mode baroque ... l’historie de la mode nous apprend combien les tendances vestimentaires ressemble à l’humanité. Mais que savons-nous de tout cela ? N’’est-ce pas là, la source même des inspirations de grands
couturiers actuels.


Même si la mode n'est qu'un éternel recommencement, l'histoire a sûrement dû favoriser les changements de styles et de tenues vestimentaires. Mais en quoi exactement et sur quels point précis ? Si l'on remonte à la Préhistoire, on peut affirmer, d'après divers écrits, que nos amis les homo sapiens n'étaient que très peu vêtus. A cette époque, l'homme encore animal, ne se souciait que peu de sa tenue et ce que cela laissait entrevoir. Peu à peu, les mentalités ont évolué et on a aisément pu constater que les vêtements couvrants étaient de mise


Que ce soit l'Antiquité, le Moyen-Âge, la Renaissance ou au début de l'époque contemporaine, la mode était relativement aux habits longs que ce soit pour les hommes ou pour les femmes. Une différence notable, toutefois, si on évoque les corsets. En effet, surtout pendant l'Antiquité, les femmes étaient désireuses de toujours plus affiner leur taille accentuant ainsi leurs courbes naturelles. En effet, les rondeurs et les formes à l'époque étaient un critère de beauté chez la femme. Ce qui a totalement disparu aujourd'hui. Une fois les temps modernes arrivés, la mode vestimentaire s'est peu à peu déridée. En effet, il faudra attendre les années 60 pour que les femmes puissent montrer une grande partie de leurs jambes. C'est à ce moment précis que la révolution des tenues s'est faite sentir. Les femmes se sentent alors libérées et osent des vêtements cachant de moins en moins les parties de leurs corps. Outre la mini jupe, il y a aussi le mini tee shirt. En effet, les petits hauts laissant voir le nombril étaient de plus en plus communs. Pour ce qui est des chaussures, les femmes aiment, à cette époque, se percher sur plusieurs centimètres de talon. La mode était aux grandes ? Sûrement pas.

Mais les talons sont bien connus pour allonger et affiner la silhouette. Après avoir aimé les pantalons moulants de haut en bas, les pantalons pattes d'éléphant sont arrivés sur le marché de la mode. Qui n'avait pas de pattes d'eph ! La mode était aux couleurs flashy et relativement criardes. Qui se fera le plus remarquer ce soir ? Tel était le défi de chacun. Les esprits, très rebelles et révolutionnaires de mai 68 se sont aussi exprimés dans le monde de la mode, eux aussi. Les années 90 ont connu une accalmie dans l'extravagance..

La tendance générale, sans inclure toute la population, était à la neutralité tant au niveau des formes que des couleurs. En revanche, les années 2000 marquent le retour fulgurant de la mode sixties. Aujourd'hui, les couleurs criardes comme le vert vif, le rouge perçant ou le jaune fluorescent sont dans toutes les boutiques de prêt-à-porter. Les tissus kitch, rayés ou à pois, sont sur tous les vêtements. Alors même si on sait tous que la mode est un éternel recommencement, on peut voir que l'histoire en général, peut jouer un rôle dans les modes vestimentaires, tout du moins influencer les idées.


Liban: creation et culture

De la pourpre à la soie

La tradition textile du Liban est millénaire. Elle remonte à la célèbre teinture pourpre (ourjouan) des Phéniciens. Plus récemment, la réputation du Liban s'est forgée dans la sériciculture, au XIXe siècle. Un savoir-faire développé en partenariat avec l'autre rive de la Méditerranée, en particulier les soyeux de Lyon. La soie libanaise a ensuite connu au début du XXe siècle le même sort qu'ailleurs : elle n'a pas résisté à l'apparition des fibres synthétiques. Mais à la faveur de la Seconde guerre mondiale et du blocus à l'ombre duquel a pu se développer un marché intérieur, les industriels ont diversifié leur production et entamé une ascension qui les a propulsés au deuxième rang des exportateurs du pays, en 1975, juste avant le début de la guerre du Liban


La spécialisation, pour résister au séisme de la libéralisation

L'industrie du textile a payé un lourd tribut pendant les 15 années de conflit au Liban. Usines bombardées, stocks de tissus brûlés, etc. « Pourtant nous avons réussi des merveilles, livrant nos clients à l'étranger à temps, sans qu'ils ne se rendent compte de nos conditions de travail » , se souvient Jean-Michel Mokhbat (Filitex).
Le secteur a ainsi réussi à se maintenir aux premiers rangs des exportations, une place qu'il a préservée au cours des années 1990, mais qui s'est fortement érodée à partir de 2000, date de la baisse soudaine des droits de douane, décidée par le gouvernement, avant même la conclusion d'un accord d'association avec l'Union européenne en 2002.
La concurrence chinoise a porté un deuxième coup de massue à des industriels obligés de s'adapter du jour au lendemain sous peine de disparaître. Les chiffres publiés par le syndicat du textile reflètent le séisme qui s'est produit : En 2005, le secteur comptait 568 usines et ateliers, contre 1.239 en 1999. Le nombre d'employés est tombé de 15 470 à 6.987, tandis que le chiffre d'affaires est passé de 336 millions de dollars à 177 millions sur la période. Resté généraliste jusqu'à la fin des années 1990, fabriquant tout du fil au produit fini, le secteur est désormais engagé dans la spécialisation, seule façon de survivre et de se développer.
Plusieurs success stories (dans le tapis ou la teinture par exemple) attestent de la capacité des industriels libanais à s'adapter aux circonstances les plus difficiles, mais les réussites les plus flagrantes se trouvent dans le segment de la mode
Créativité et flexibilité, deux ingrédients de la culture libanaise de la mode

Dans un environnement mondialisé où la concurrence se joue sur les prix et les volumes, deux domaines sur lesquels la Chine est imbattable, la valeur ajoutée du Liban réside dans sa capacité créative et sa flexibilité. Le premier de ces deux atouts est sans doute le plus important, comme en témoigne l'entrée de stylistes libanais, tel Elie Saab, dans le cercle très fermé de la Haute couture parisienne. Le désormais célèbre couturier libanais n'est que la partie la plus visible d'un réseau de créateurs qui se sont taillés de solides réputations au Liban, dans le monde arabe et, de plus en plus, en Europe.
Le savoir-faire créatif ne se décline pas uniquement dans le luxe, il est le produit d'une véritable « culture de la mode » au Liban en vertu de laquelle la plus petite main « sait à quoi doit ressembler le vêtement final », selon Sleiman Khattar (Lainerie nationale, président du syndicat des industries textiles). Imbibés à la fois du goût occidental et des préférences orientales, les stylistes libanais ont une capacité sans égal à produire les modèles qui s'imposeront et seront ensuite repris à grande échelle par les Chinois. « Notre force est dans le circuit court » , insiste Naji Mouzannar (Mouzannar Frères). Le réassort, les petits volumes, l'expérimentation des collections… autant de créneaux sur lesquels les industriels libanais savent se distinguer. La renaissance du jean's libanais en est un modèle. Le chiffre d'affaires double et triple tous les ans sur ce segment, qui consiste à adapter les pantalons au goût du jour. Patchs, froissage, broderie, déchirure, là réside la valeur ajoutée. Autre exemple de niche, la mode des femmes rondes, une idée qui fait le succès d'un industriel libanais sur le marché local et à l'export.


Le succès des succursalistes français

Le commerce et la distribution du textile sont en pleine mutation au Liban à mesure que le pays suit l'évolution mondiale en la matière : à savoir la croissance exponentielle de la grande distribution, au détriment des petits commerces. Pour des produits comme les serviettes éponge, par exemple, ou les vêtements moyen et bas de gamme, les hypermarchés deviennent des interlocuteurs incontournables, tandis que la mode et l'habillement moyen et haut de gamme se concentrent de plus en plus dans les centres commerciaux ou les zones marchandes privilégiant les enseignes mono-marques.
Dans un pays aussi friand de marques que le Liban, les franchises se multiplient à vue d'½il, remplaçant des boutiques multimarques qui occupaient le haut du pavé jusqu'à très récemment. Le paysage est globalement dominé par les noms étrangers, reflétant la part prépondérante des importations sur le marché. Mais certaines enseignes locales, comme Rectangle jaune, se font aussi une place au soleil. Spécialisée dans la mode masculine, cette jeune entreprise libanaise partie de la fabrication de chemises, exporte même son concept dans le monde arabe.


Un marché régional porteur

L'industrie textile dispose d'un marché local pour la mode et l'habillement, qui sont parmi les premiers postes de dépenses des Libanais, sans compter la capacité d'attraction des touristes du Golfe, pour qui faire son shopping à Beyrouth est un « must », surtout dans l'habillement haut de gamme. À ce point de départ essentiel pour développer le secteur, s'ajoute l'indéniable capacité exportatrice des Libanais, à la fois fins connaisseurs du marché arabe et proches des marchés européens dont ils connaissent intimement les rouages. Proximité géographique, flexibilité et adéquation avec la mode européenne font du Liban un partenaire potentiel de choix pour les Européens, d'autant que la culture du textile est ancienne dans un pays où plusieurs familles ont construit leur fortune sur cette industrie.

Identifier les niches

Malgré la crise que traverse le secteur, le potentiel de déve- loppement du textile libanais existe bel et bien, selon la plupart de ses acteurs. Ils souhaitent toutefois que le gouvernement en prenne davantage conscience afin d’enga- ger une réflexion stratégique sectorielle, et d’identifier des niches porteuses, l’avantage comparatif du Liban se situant dans les domaines à forte valeur ajoutée.
L’objectif est de mettre à profit le partenariat euroméditerranéen, à travers des programmes ciblés de mise à niveau des entreprises d’une part, et des projets destinés à dynamiser les exportations, ainsi que les investissements étrangers, en réduisant notamment la per- ception négative du risque pays. Encourager des partenariats avec des entreprises européennes est considéré comme une priorité.


L'école française EsMod apporte son savoir-faire à Beyrouth

Rares sont les écoles libanaises qui peuvent se vanter de compter « zéro chômeur » parmi leurs diplômés. Le directeur d’EsMod-Beyrouth, Maroun Massoud, en fait sa fierté. Il a fondé en 1999 cette franchise appartenant au réseau international développé par l’école française EsMod, la première école de mode au monde, créée en 1841 par le tailleur de l’Impératrice Eugénie.
Une coopération méditerranéenne particulièrement réussie en matière d’échange de savoir faire qui comble un besoin très important sur le marché libanais du textile. De fait, le secteur, souffrait de l’absence de formation professionnelle spécialisée. « La mode, ce sont des métiers très particuliers qu’aucune université traditionnelle ne proposait sur le marché du travail », explique M. Massoud. Résultat, les créateurs, les grands couturiers, les industriels et même les centres d’achats s’arrachent la vingtaine d’étudiants d’EsMod, dès qu’ils terminent leur cursus de trois ans. Tous savent qu’ils trouveront chez ces jeunes ce qui leur permettra de rester compétitifs : la capacité de suivre et de créer la mode.
EsMod forme ainsi des stylistes et des modélistes, imbibés de culture de la mode, d’histoire de l’art et du costume, mais aussi initiés aux méthodes de commercialisation. « Si la maison mère EsMod, qui fournit tous les programmes, nous apporte la technique, le partenariat n’est pas à sens unique », témoigne le directeur. « Le Liban apporte son sens du contact, qui est essentiel pour les relations avec la clientèle, mais aussi un certain goût oriental".


:La société Pierre Katra - haute couture


La société Pierre Katra - haute couture a été
créée en 1965 à Beyrouth, Liban par M. Pierre
Katra président du Conseil de Direction. Pierre
Katra longtemps spécialisé dans le design de
mode à Paris, France, a généré d'énormes affaires
pour les Reines et Princesses des pays arabes
tels que l'Arabie Saoudite, le Koweit, le Qatar,
la Jordanie et le Liban

Des années de création, une vie consacrée à la haute couture, et des responsabilités en tant que président du syndicat de la haute couture libanaise, Pierre Katra est devenu au fil des années un élément incontournable du paysage de la haute couture au Liban..et donc dans la region.

: -Les personnes employés dans cette société

Pierre Katra :" La société" un atelier de couture qui regroupe plus d'une quarantaine d'employés entre dessinateurs, brodeurs, et couturiers. Je l’ai créé il y a trente ans environ, après avoir étudié et travaillé en tant que styliste modéliste à Paris.

Le Liban sur la scène régionale de la Haute Couture-:

Le Liban a toujours été le pionnier de la mode au Moyen- Orient
Reflétant le goût raffiné et le savoir-faire, il est symbole de la Haute
couture dans la région. A lui seul il compte probablement plus de maisons de création que tous les autres pays réunis, cela vous donne une idée de l’effervescence de notre secteur.

- le rôle du syndicat de la haute couture Libanaise:

Le rôle du syndicat est de rassembler les couturiers, et les unir afin de promouvoir la mode Libanaise, et de conserver le niveau de la haute couture. Il n’y a que par ce biais que nous parviendrons à nous maintenir notre rang face aux autres grandes places de la haute couture mondiale.

La mode au coeur du dialogue culturel:
" reconnaissance et renaissance du Liban grâce au talent de ses créateurs"


La Mode et le Prêt à Porter entre
Beyrouth et Paris


Robe du soir présentée par Elie Saab au Musée de l'Homme, à Paris. La collection haute couture printemps-été
du créateur libanais mêle élégance raffinée et broderies étincelante



Le créateur libanais Elie Saab, membre "invité" de la Haute couture parisienne, a présenté une collection printemps-été 2007 descendue de l'Olympe, balade onirique dans des tons poudrés et des lignes aériennes, lundi au Musée de l'Homme à Paris.

Les déesses d'Elie Saab, aux visages encadrés par de longues chevelures lisses, portent des robes très chic mais aux coupes sobres, rehaussées par un festival de broderies, qu'elles soient de perles, de strass ou de paillettes.
Taffetas, tulles ou voiles de mousseline se mêlent dans des drapés et des plissés au tombé impeccable, donnant de la légèreté à ces modèles comme tombés de l'Olympe.

"Elie Saab est très doué, très créatif. Il utilise des couleurs magnifiques, c'est très sexy et très féminin", a expliqué la femme d'affaires Ivana Trump, venue assister au premier défilé parisien de la saison. Plus loin, l'homme d'affaires libanais Omar Harfouch, la pin-up Dita von Teese ou encore la femme du président égyptien Hosni Moubarak, Suzanne. Parmi la quarantaine de modèles présentés, un pantalon, qui à lui seul confirme le retour de la taille haute, porté avec une chemise blousante en dentelle.

L'impressionnant travail sur les broderies, omniprésentes et scintillantes, illumine des teintes chair, du beige poudré au gris vert, en passant par le lilas et une pointe d'argenté.
Le couturier de la robe du soir hollywoodienne, qui se dit "toujours inspiré par les très belles femmes", a dévoilé des bustiers métallisés ou des décolletés drapés. Les silhouettes sont magnifiées dans des plissés, légèrement masqués par des voiles transparents chargés de broderies.
Dégradé de volants pour une longue robe en dentelle beige, révélant un décolleté plongeant orné d'un noeud de taffetas pour une allure romantique. La taille prend de la hauteur, souvent marquée par un large noeud, récurrent dans la collection.

L'élégante sobriété d'Elie Saab ne supporte ici aucun accessoire, exception faite des étoles et écharpes qui glissent nonchalamment sur les bras. Apogée de la balade et des broderies, la mariée arbore une robe en tulle rebrodée de paillettes en cascade et une traîne de sept mètres de long portée par trois demoiselles d'honneur en robe empire de soie beige poudrée.












Zuhair Murad signe les robes de Miss France 2010 et ses quatre dauphines

Le 18 décembre 2009




Déjà adulé pas les stars hollywoodiennes, Zuhair Murad a sublimé miss France 2010 et ses quatre dauphines pour la finale de la cérémonie d’élection qui a eu lieu le 5 décembre a Nice et a été retransmise en direct sur TF1. C’est en robe couture aux couleurs de pierres précieuses que les quatre finalistes et la miss ont attendu l’annonce des résultats. Les téléspectateurs ont pu admirer Malika Menard , une étudiante de 22 ans en 3ème année de licence en droit précédemment élue Miss Normandie recevant le sacre de Miss France 2010, dans une merveilleuse robe Zuhair Murad en mousseline de soie vert émeraude, incrustée de paillettes et de cristaux swarovski à la taille et sur l’épaule.



Zuhair Murad présente sa collection automne-hiver 2009-2010 auFestival International de la Mode

A l'occasion de la 12ème édition du Festival International de la Mode, qui a eu lieu du 25 au 27 juillet 2009 à la ville de Kotor (Monténégro), le styliste libanais Zuhair Murad a été invité pour présenter sa collection de prêt-à-porter automne-hiver 2009-2010.

C’est sur la place de la cathédrale Saint Triphon, que les défilés ont été organisés sur un podium de 18 mètres de long et avec la complicité de jeunes et ravissants mannequins venus de Serbie. Des défilés qui ont mis à l’honneur, après la maison Dior et Révillon en 2008, une sélection de créations issues des collections prêt-à-porter automne-hiver 2009 2010 des prestigieuses maisons Emanuel Ungaro, Zuhair Murad et Diane von Furstenberg.

Zuhair Murad a donné la touche Couture avec son style glamour et élégant cher aux couturiers libanais. Cet été 2009, Zuhair Murad a signé une collection exclusive destinée au Moyen Orient pour la maison Mango. Cette édition limitée a aussi été proposée à Paris et New York.Ivana trump, Paris Hilton, Beyonce ou encore
Whitney Houston sont des accros du couturier libanais qui monte


La collection Zuhair Murad intitulée « Winter Rhapsody » est inspirée d’un décor hivernal d’une blancheur magique et mystique totale.

Des matiè­res aériennes comme le tulle et la dentelle rendent à l’ensemble des robes leur aspect naturel. Gris clair, blanc de glace, champagne, amande, toutes contrastées par des coutures et finitions métallisées. Des cristaux Swarovski sont brodés sur du satin et du chiffon donnant tantôt l’impression de pluie de perles tantôt de larmes de cristal ; les hauts sont cou­pés de façon rigide et contras­tent avec les robes vaporeuses. Des applications en lurex et métal accen­tuent le bourdonnement de l’air.

Les robes en velours déga­gent des éclairs lumi­neux et rap­pel­lent les reflets d’un élégant voile de glace. La gamme de cou­leurs est com­plexe, ses nuan­ces vont d’un vio­let foncé à un lilas doux pour finir par un tur­quoise fané. Grâce à des nuan­ces cou­leur chair les robes semblent livrer le corps au monde sauvage. Étoles en renard, boleros et vestes en vison viennent completer la sil­houette de ces heroïnes hivernales.

Les bro­de­ries et les applications s’adoucissent par des nuances plus claires. Les épaulettes arrondies et la ligne des han­ches deve­nues l’axe du corps font allusion à une anatomie pres­que Victorienne. Stalactites, flo­cons de neige et éclairs évoluent autour de robes bus­tier et s’impri­ment comme des motifs éparpillés sur des cor­sets rigides et des guêpières cloutées. De cette concoction spectaculaire emerge une sensualité glaciale enchanteresse.


!Ces Libanais qui ont envahi la mode

Les robes sont échancrées, les décolletés plongeants, les talons vertigineux, et les nombrils parfois s’exposent avec autant d’arrogance que les chutes de rein. En plein coeur d’un monde arabe où le vêtement féminin va en général du discret au répressif, le Liban, pluriel, schizophrène et fou de mode, a donné naissance à une quantité impressionnante de stylistes à la réputation internationale qu’on s’arrache désormais en Occident.

« Le nom de Liban a toujours été synonyme de guerre, mais pour ce qui est de la mode… Nous sommes vraiment très fiers de nos stylistes! », s’exclame Laura Seikaly, 39 ans, en train de bronzer sur une plage bondée du nord de Beyrouth: « Je crois que ça vient de la société elle-même, de la manière dont s’habillent les Libanaises. Elles sont très courageuses, même plus que les Européennes".

Le plus connu de ces créateurs, leur icône, c’est sans aucun doute Elie Saab: catapulté super-star en 2002, lorsque la sculpturale actrice Halle Berry accepta son Oscar moulée dans une de ses somptueuses robes brodées lie-de-vin: c’était alors une première pour un styliste du Pays du Cèdre.

Mais la liste est longue: Zuhair Murad, Robert Abi Nader, Georges Chakra, Georges Hobeika, Abed Mahfouz ou encore la New-Yorkaise Reem Acra, connue pour ses délicieuses robes de mariée à broderies, qui habille des « people » comme Eva Longoria, Kate Beckinsale et Jill Biden, l’épouse du vice-président américain.

La mode libanaise est à l’image du pays: une société pluraliste et multiconfessionnelle avec 18 appartenances religieuses différentes, une population musulmane à environ 60%, contre 40% de chrétiens, le seul pays arabe dont le chef d’Etat est chrétien…

Et aussi le cosmopolitisme d’une société urbaine et dynamique, un goût d’Europe, un héritage colonial français, une tradition de tolérance, une vaste diaspora, estimée à environ huit millions de personnes, soit deux fois la population du pays, éparpillée aux quatre coins du monde, aussi loin que le Brésil ou l’Australie.

« Les Libanais sont éduqués, modernes, ils voyagent (…) Tout ça contribue à les rendre talentueux dans de nombreux domaines », estime Zahir Murad, vite devenu un des chouchous d’Hollywood: c’est dans une de ses robes en soie bleu électrique que la jet-setteuse Paris Hilton s’est faite remarquer cette année aux Golden Globes. Une consécration, en somme…
Il estime que les créateurs libanais, qu’on s’arrache aujourd’hui, viennent de loin. Difficile de s’imposer quand on vient d’un si petit pays toujours en conflit, qui a survécu à une interminable guerre civile (1975-90), une invasion israélienne (1982) puis une nouvelle guerre Israël-Hezbollah en 2006: « C’est difficile pour nous de nous présenter à la presse, aux clients, aux nouveaux marchés, comme les Américains et Européens. Rien que de faire un défilé, c’était un rêve, de créer une collection et de la présenter au public », explique Zahir Murad





Au Proche-Orient, la réputation de Beyrouth capitale de la mode n’est plus à faire. On s’y met sur son trente-et-un pour un rien, le glamour est une seconde nature, les femmes consacrent énormément de temps et d’argent à leur maquillage, leur coiffure et à leurs accessoires, et aiment à dévoiler des quantités invraisemblables de peau dénudée. Et si c’est principalement surtout le cas des chrétiennes, les musulmanes ne sont parfois pas en reste. Quant aux hommes, ils ne résistent pas aux accessoires griffés: lunettes, chaussures, stylos, briquets, portefeuilles…

« Les Libanais sont très élégants, même les hommes. Ils aiment la mode », note Robert Abi Nader, parfois qualifié de roi de la haute couture proche-orientale.

Le Pays du Cèdre lui-même n’est pas en reste, d’une beauté à couper le souffle. « Je m’inspire de la culture proche-orientale, particulièrement Beyrouth, la richesse de sa culture et de son décor. D’où ma sensibilité aux couleurs chaudes et aux tissus travaillés », explique Elie Saab.

Gamin déjà, il cousait des vêtements pour ses soeurs avec le moindre bout de tissu, rideaux ou nappes… Avant d’ouvrir son propre atelier en 1982, en pleine guerre, et d’étudier la mode à Paris. En mai 2003, il confirmait son entrée dans la cour des grands, invité à adhérer au saint des saints de la haute couture française, la prestigieuse Chambre syndicale de la couture parisienne.

Depuis, à 45 ans, il habille Beyoncé, Elizabeth Hurley, Catherine Zeta-Jones ou encore Angelina Jolie, en robe-bustier noire cette année aux Oscars. Et la très fashionista Rania de Jordanie est une de ses plus fidèles clientes

Saab est aujourd’hui ambitieux pour les autres: il veut faire de Beyrouth une étape sur la carte internationale de la mode, avec une Semaine de la mode en préparation. Et en 2006, à l’heure où les bombes israéliennes pleuvaient sur Beyrouth, les mannequins du défilé Elie Saab à Paris étaient vêtues d’or, hommage au « soleil qui brille sur Beyrouth ».

Car les sirènes d’Hollywood n’ont pas remplacé celles de Beyrouth dans le coeur d’Elie Saab, toujours profondément attaché au Liban et aux Libanaises: « Elles ont été mes toutes premières clientes. Et ce sont toujours elles qui me font aimer l’élégance autour de moi".